Les applications de réalité augmentée pour redécouvrir le patrimoine français
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La réalité augmentée transforme la manière dont les visiteurs explorent le patrimoine français. Grâce à des applications interactives, il devient envisageable de revisiter châteaux, musées et lieux historiques en combinant informations culturelles, éléments visuels et narration numérique. L’approche favorise l’accessibilité à l’histoire pour une variété de publics, tout en proposant un format plus engageant que les méthodes classiques.

Définition et contexte historique

La réalité augmentée désigne une technologie qui intègre des éléments numériques (images, textes, sons) dans l’environnement réel observé via un smartphone, une tablette ou des lunettes connectées. Contrairement à la réalité virtuelle qui plonge totalement l’utilisateur dans un monde simulé, la RA conserve une interaction avec le monde physique et complète l’observation de celui-ci.

En France, la mise en avant du patrimoine culturel fait partie des missions des institutions patrimoniales. L’usage de la réalité augmentée s’inscrit dans cette dynamique en facilitant l’accès culturel et en adaptant les visites aux outils numériques. Cette pratique est de plus en plus visible lors des événements comme les journées européennes du patrimoine, mais aussi dans des lieux emblématiques tels que les châteaux de la Loire. En s’appuyant sur des approches plus interactives, ces institutions tentent de répondre aux attentes de publics sensibles aux contenus numériques, tout en renouvelant leur manière de transmettre des savoirs. D’après Rendr, les équipements en RA permettent d’enrichir la compréhension des sites tout en initiant un dialogue entre époques passées et regards contemporains.

Applications de réalité augmentée : cas concrets

Plusieurs applications permettent d’explorer le patrimoine français avec une approche interactive adaptée aux différents profils de visiteurs :

Legendr au Domaine National de Chambord : Cette solution propose des parcours guidés par smartphone. Le visiteur accède à des reconstitutions, à des anecdotes historiques contextualisées et à des manipulations interactives. L’expérience combine contenus historiques et narration ludique, ce qui attire notamment les groupes scolaires et les jeunes visiteurs.

Paris au fil de la Seine : En proposant une comparaison entre des images d’archives et le paysage urbain contemporain, cette application permet de suivre l’évolution urbanistique et architecturale de la capitale. Elle attire des utilisateurs variés – touristes, habitants et curieux – en leur permettant d’explorer des points historiques tout en découvrant des informations détaillées au fil de leur promenade.

Mont-Saint-Michel Explorers : Cette application mobile met à disposition une exploration visuelle des grandes étapes architecturales du mont. Les utilisateurs peuvent naviguer dans l’espace du site tout en observant à l’écran son évolution au fil du temps, ce qui rend l’expérience plus structurée pour ceux qui ne sont pas accompagnés d’un guide.

Un retour d’expérience venant d’une professionnelle du terrain donne un éclairage sur l’intérêt de ces outils numériques :

« Depuis l’introduction de Legendr, nous avons constaté l’intérêt renouvelé des jeunes et des familles. Pouvoir voir le château comme il pouvait apparaître à la Renaissance, interagir avec des éléments du passé, cela change la manière d’aborder l’histoire. Les contenus permettent une découverte à son propre rythme. » — Caroline, guide à Chambord

Ces applications ne cherchent pas à remplacer les médiateurs traditionnels. Elles servent plutôt de complément, facilitant la compréhension en s’appuyant sur des contenus numériques et contextuels adaptés aux besoins spécifiques des visiteurs.

Tableau comparatif des applications RA patrimoine

ApplicationFonctionnalités principalesErgonomie (UX)Impact touristique
Legendr (Chambord)Parcours interactifs, reconstitutions, éléments ludiques, géolocalisationInterface intuitive, navigation rapide, adaptée aux visiteurs en groupeFréquentation renforcée, intérêt accru des jeunes publics, repositionnement du lieu
Paris au fil de la SeineImages historiques superposées, cartes détaillées, support multimédiaUtilisation aisée, portable, convient aux visiteurs réguliers ou occasionnelsRedécouverte de quartiers, meilleure appréciation du patrimoine urbain
Mont-Saint-Michel ExplorersVisualisation historique, narration temporelle, modules éducatifsAccès clair, système d’alertes contextuelles, navigation simpleActualisation du parcours de visite, allongement de la durée moyenne de visite

Impacts sur le tourisme culturel

La RA déployée dans les circuits patrimoniaux permet une meilleure interaction entre le visiteur et le site, tout en facilitant l’accès à des informations autrement absentes lors d’une visite libre. Son intégration provoque quelques effets notables :

  • Participation active : En proposant des contenus interactifs, la réalité augmentée incite le visiteur à observer et explorer davantage. L’effet est souvent plus marquant chez les jeunes adultes qui recherchent des visites dynamiques.
  • Nouveaux visiteurs : Les contenus numériques favorisent la venue de publics parfois éloignés des pratiques culturelles traditionnelles. Certains lieux jusque-là en retrait bénéficient ainsi d’un regain d’intérêt.
  • Accessibilité accrue : Des contenus adaptables permettent de mieux accueillir des profils divers, tels que les visiteurs étrangers ou en situation de handicap. Ce type de technologie peut surmonter certaines barrières d’accès à l’information.
  • Mise en lien des données et usages : En analysant les parcours numériques et les interactions, les gestionnaires de sites disposent de retours utiles pour améliorer et ajuster leur proposition touristique.

La clarté de l’interface et la simplicité de la navigation figurent parmi les aspects les plus étudiés dans le développement de ces services. Une application difficile à utiliser limite son intérêt, tandis qu’une expérience fluide encourage les utilisateurs à prolonger leur visite ou à en recommander l’usage à d’autres.

Comment installer une application de RA pour visiter un site patrimonial ?

Les applications sont généralement présentes sur les plateformes classiques (App Store, Google Play). Une recherche avec le nom du site ou de l’application spécifique suffit. Certains lieux proposent même des tablettes en location sur place avec l’application pré-installée.

Quel matériel faut-il prévoir ?

Un téléphone ou une tablette ayant une caméra et un accès internet fera l’affaire. Dans de nombreux cas, la fonction de localisation permet d’afficher les éléments numériques situés à proximité.

La réalité augmentée est-elle destinée à tout le monde ?

L’usage de la RA suppose une aisance minimale avec la technologie, ce qui peut exclure certains profils. Pour y remédier, des adaptations sont proposées, notamment des tutoriels simplifiés ou des formats de guidage assisté pour les moins familiers de l’outil.

Quel équilibre entre virtuel et expérience réelle ?

Si les contenus numériques enrichissent les visites, une utilisation trop intensive peut diminuer l’attention portée aux œuvres ou aux lieux. Les experts recommandent un usage raisonné où l’outil vient en soutien de la découverte réelle, plutôt que comme alternative principale.

Qu’en est-il des protections des données des utilisateurs ?

Les éditeurs d’applications veillent à ne collecter que les données nécessaires. Une information claire est proposée à l’utilisateur avant toute collecte, avec recours au consentement explicite si les données devaient être utilisées au-delà de la visite.

L’utilisation de la réalité augmentée dans les parcours patrimoniaux constitue une alternative intéressante aux approches plus classiques. En mobilisant les technologies numériques, les visiteurs – qu’ils soient touristes, familles, étudiants ou habitants – explorent les lieux historiques différemment. En appui à l’offre culturelle existante, la RA complète les visites traditionnelles grâce à ses contenus visuels et sonores. Sa démocratisation passe néanmoins par un travail constant sur l’accessibilité des interfaces, la clarté de l’information, ainsi que sur le respect des cadres réglementaires liés à la propriété intellectuelle et aux données personnelles.

Sources de l’article

  • https://www.francenum.gouv.fr/aides-financieres/aide-la-realite-virtuelle-augmentee
  • https://www.entreprises.gouv.fr/secteurs-dactivite/numerique/les-technologies-immersives