
Placer des fonds dans les forêts françaises associe stabilité financière et engagement environnemental, grâce à des rendements raisonnablement réguliers, des mécanismes fiscaux favorables, et une contribution directe à la gestion durable des écosystèmes. Ce type d’investissement peut convenir à un public varié en quête de diversification patrimoniale avec une dimension écologique.
Sommaire
Pourquoi investir dans les forêts françaises ?
Ce type de placement attire par sa relative constance et sa faible dépendance à la conjoncture économique. Contrairement à de nombreuses valeurs mobilières, le foncier forestier et le marché du bois présentent une volatilité modérée : le rendement annuel peut se situer entre 2 % et 6 % en fonction du véhicule d’investissement retenu. Cette tendance s’accompagne d’une évolution positive du prix du bois (+2,8 % par an) et des terres (+2,3 % par an).
En parallèle de la composante financière, les forêts participent activement à la captation du carbone, contribuant à atténuer les impacts des émissions de gaz à effet de serre. Elles jouent également un rôle dans la préservation des habitats naturels, regroupant environ 130 espèces d’arbres et une faune variée. En ce sens, investir dans les forêts françaises représente une voie d’investissement alliant prudence économique et bénéfices environnementaux.
Les profils soucieux de durabilité y trouvent plusieurs intérêts :
- Stabilité patrimoniale : actif tangible dont la valeur évolue indépendamment des marchés financiers.
- Effet environnemental : captation de CO2, maintien de la qualité des sols, prévention de l’érosion et du dépérissement écologique.
- Revenus réguliers : peu sensibles aux fluctuations économiques, les revenus reposent sur la demande constante de bois.
Les modes d’investissement forestier
Différents formats permettent d’accéder à ce domaine, selon les moyens et objectifs de chaque investisseur : achat de parcelle forestière, groupements fonciers forestiers (GFF), crowdfunding, ou encore SCPI de forêt. Chaque méthode présente des niveaux différents de rendement, de gestion, ou encore de disponibilité des fonds.
Achat direct de forêt
Acquérir directement une forêt concerne principalement les épargnants disposant d’un capital important (souvent au-delà de 300 000 €). Cette solution donne libre accès aux décisions relatives à l’entretien, à la gestion et au développement de la parcelle, bien qu’elle nécessite un engagement concret : choix des essences, organisation logistique, évaluation des risques (incendies, dégradations). Les rendements observés varient entre 2 % et 6 %, majoritairement tirés des revenus liés au bois et de la valorisation foncière.
Groupements Fonciers Forestiers (GFF)
Les GFF ou GFI s’adressent à ceux qui préfèrent investir avec une mise initiale plus accessible (dès 10 000 €), tout en prenant part à une stratégie de répartition du risque. Le rendement net estimé se situe entre 3 % et 4 %. Par ailleurs, ce type de placement donne accès à une gestion confiée à des spécialistes, ainsi qu’à des mesures fiscales : réduction d’impôt sur le revenu, exonération partielle d’impôt sur la fortune immobilière (IFI), et allègement applicable aux transmissions successorales.
Crowdfunding forestier
Le crowdfunding appliqué aux forêts permet d’entrer en tant qu’investisseur à partir de 500 euros. Ces plateformes mettent en avant des projets variés tels que le reboisement, l’entretien ou l’achat collectif de parcelles. Les rendements projetés sont de l’ordre de 2 à 4 %. Des mécanismes d’incitation fiscale similaires à ceux des GFF sont souvent proposés. Ce format présente une certaine souplesse en matière de liquidité, bien que le capital reste exposé aux aléas naturels et économiques.
Pour mieux comprendre les spécificités et l’organisation de ce type de placement, voici un contenu explicatif :
Gestion et rentabilité de l’investissement
La maîtrise du patrimoine forestier est déterminante pour espérer des bénéfices durables. Elle repose sur :
- Interventions sylvicoles : éclaircies, repeuplement, contrôle de la végétation.
- Choix des essences : en lien avec le climat local, les besoins du marché et la résistance naturelle aux pathologies forestières.
- Réduction de l’exposition aux risques : incendies, événements climatiques extrêmes, prolifération de parasites.
- Planification des coupes : gestion des cycles de croissance et valorisation progressive de la ressource.
La matière ligneuse gagne en qualité au fil des cycles sylvicoles, ce qui influence sa valeur marchande. Bon nombre de travaux ouvrent droit à des appuis fiscaux (réduction DEFI, crédit d’impôt), allégeant ainsi la charge financière liée à ces opérations.
Les sociétés spécialisées ou groupements forestiers proposent généralement des services de gestion organisés collectivement. Ce fonctionnement permet d’encadrer les risques, tout en recherchant un certain équilibre financier.
Fiscalité et incitations financières
Plusieurs mesures fiscales permettent d’assouplir la pression contributive sur ce type d’actif :
- Réduction liée à l’impôt sur le revenu (DEFI) : jusqu’à 25 % en fonction du montant engagé et selon les règles spécifiques en vigueur.
- Abattement partiel au titre de l’IFI : selon la structure juridique, la valeur peut bénéficier d’une réduction jusqu’à 75 %.
- Mesure successorale favorable : transmission accompagnée d’un allègement de 75 % sur la part taxable, en fonction des conditions de gestion durable respectées.
Ces aménagements peuvent représenter un intérêt supplémentaire dans un cadre de préparation successorale. Il reste toutefois impératif de prendre en compte certains critères : durée de conservation (souvent de 5 à 10 ans), limites annuelles des réductions (plafond global de 10 000 €), gestion sur le long terme (engagement de 30 ans pour certaines exonérations).
« En intégrant des parts de groupements forestiers à mon portefeuille, j’ai exploré un levier d’investissement alliant régularité des revenus et impact mesuré. Cela m’a permis d’élargir mes supports patrimoniaux tout en favorisant des pratiques forestières orientées vers la durabilité. La supervision par des gestionnaires spécialisés a facilité mon intégration dans cette démarche. »
Tableau comparatif des modes d’investissement
Mode d’investissement | Rendement annuel estimé | Mise minimale | Mesures fiscales | Liquidité |
Achat direct de forêt | 2 % – 6 % | > 300 000 € | Réduction succession, allègement IFI | Faible |
Groupement Foncier Forestier (GFF) | 3 % – 4 % | > 10 000 € | Réduction IR DEFI, exonération partielle IFI | Modérée |
Crowdfunding forestier | 2 % – 4 % | > 500 € | Réduction IR DEFI | Variable |
Cela dépend du dispositif utilisé, les chiffres communément observés se situent entre 2 % et 6 % par an, hors plus-value foncière.
La moindre liquidité, la dépendance aux conditions naturelles (incendies, tempêtes), et la perte en capital sont parmi les principaux facteurs à surveiller.
Des dispositifs permettent la réduction de l’impôt sur le revenu (DEFI), une exonération partielle à l’IFI et un abattement notable sur les droits de succession.
L’achat direct est le moins flexible. Les GFF et crowdfunding offrent une reprise partielle ou progressive des parts, sous conditions.
L’entretien des forêts aide à absorber du CO2, protège les habitats naturels, et préserve la qualité des sols en zones rurales.
Choisir d’allouer une partie de son patrimoine à une parcelle forestière revient à diversifier ses supports tout en soutenant une logique de gestion raisonnée des ressources. Ce genre d’investissement peut convenir à un épargnant qui accepte une implication sur le long terme, avec des rendements mesurés et une implication environnementale concrète. En 2025, il reste une possibilité d’investissement intéressant dans un cadre structuré et encadré.
Sources de l’article
- https://www.nord.gouv.fr/Actions-de-l-Etat/Agriculture-foret-et-developpement-rural/Foret-et-bois/Avantages-fiscaux
- https://www.legifrance.gouv.fr/codes/section_lc/LEGITEXT000025244092/LEGISCTA000025247244/